mercredi 30 juin 2010

When you are strange....

La journée avait bien commencée pourtant. Un beau Soleil d'hiver. Un temps froid et sec qui pique les sens et réveille l'esprit. Une simple balade pour aller acheter du pain à la boulangerie. Et puis le premier coup de feu avait retentit.

C'est étrange comme les gens réagissent dans ce genre de situations. Instinctivement, les corps se crispent, les têtes se rentrent, les dos se voûtent. Quand l'homme se transforme en tortue...Le miracle de la vie. Peut être qu'en des temps reculés cette position avait permis aux premiers primates d'effrayer leurs prédateurs naturels, mais désormais avoir l'air idiot ne suffisait plus à arrêter les balles. Après un temps, la curiosité l'emporte et les têtes se tournent vers l'origine supposée du bruit qui à perturbé un dimanche si tranquille. Les regards se tournent vers moi, et le pistolet qui repose fumant dans ma main droite.

Que diable peut bien faire une arme à feu dans ma main? Quel besoin pouvais-je bien avoir de transporter ce genre de choses, surtout un dimanche matin! J'ai parfois des idées saugrenues. Cette fois je me sens tout de même un peu dépassé.
Réalisant enfin qu'un réel danger se présente, moi en l'occurrence, la panique s'empare de la piétaille dominicale. Ca hurle à qui mieux-mieux, qu'on va mourir. Et que je te marche dessus, et que je m'évanouis, et que je pleure parce que ma maman est morte. Ca court et ça se bouscule dans tous les sens. C'est le bordel. Du coup je n'arrive pas vraiment à identifier la victime de mon tir. Il semblerait que c'est une femme. Elle git inerte. La chemise blanche qui cintrait si bien sa partie haute se retrouve maculée de sang. Touchée en plein coeur, pas de chance...Y a des jours comme ça où il ne vaut mieux pas sortir de son lit. Une chose est sûre: je suis bon tireur.
La scène est étrange. Je suis dans un film de John Woo. La foule court en tous sens au ralentit. Il y aurait des colombes s'élançant au ralenti que ça ne semblerait pas plus bizarre que ça. Afin de reprendre mes esprits, je décide de reprendre ma ballade initiale. Après tout le soleil brille, et ne pas en profiter serait un crime.Cet homme furieux qui se met en travers de mon chemin semble être d'accord avec moi, car il me traite de "meurtrier".
Il ne semble pas comprendre que j'ai une arme à feu en ma possession. Peut être qu'il en à une lui aussi. Je prends soudain peur...Je n'ai jamais été confronté à quelqu'un portant une arme à feu, et je ne sais vraiment pas comment je réagirais si cette situation arrivait un jour. Je pense que je serai terrifié. Le monsieur semble à la fois triste et en colère. C'est sa femme que j'ai dû atteindre en plein coeur. Il est jaloux peut être...Si je lui faisais part de mon trait d'esprit, je ne pense pas qu'il trouverait ça aussi drôle que moi. Je décide donc d'exhiber mon arme afin de lui faire reprendre ses esprits. Un canon pointé vers la caboche, notre mari furieux fait moins le malin. Il semble soudain comprendre que sa vie ne tient qu'à un fil. Si sa femme est morte par l'un de mes caprices, il pourrait tout aussi bien subir le même sort. Personne ne veut mourir, moi inclus. C'est sûrement pour ça que je me ballade avec un une arme de poing automatique pour aller chercher le pain... Notre casanova se met à pleurer à mesure que j'avance vers lui. "Pourquoi?!... S'il vous plaît!". Tantôt il s'indigne, tantôt il m'implore: il faudrait savoir.
Autant je n'avais pas senti le coup partir pour son épouse, autant je décide de tuer ce bougre de mon plein gré et avec une application exemplaire. Voyant le chien de mon arme reculer, il se laisse tomber au sol et se replie en position foetale. Ca a le don de m'énerver un peu plus. Comme ces longs insectes avec plein de pattes qui se roulent en boule quand tu les touches. Petit, je finissais toujours par les écraser du pied. C'est décidé, cette fois je le tue. Clic. Une balle dans la tête. Son corps subit un léger sursaut puis se déplie au ralentit pour finir dans une position grotesque. Clic. Une autre balle dans le torse. Je m'attends à un autre sursaut, comme dans les films. Il n'en est rien. ce n'est déjà plus qu'un cadavre sur lequel je vide le reste chargeur. Clic. Clic. Clic. Clic. Clic... Je suis un peu déçu. Je m'attendais à ce que ce soit un peu plus...Grisant. Pas même une décharge d'adrénaline, même pas la satisfaction d'un travail accompli. Juste appuyé plusieurs fois sur la gâchette pour voir ce qu'il se passerait. Tuer c'est nul. Au moins ça, maintenant, je le sais. Je mourrai moins bête.
Après un court moment de réflexion, je décide qu'il est mieux d'attendre la police. C'est une attitude raisonnable et responsable. Je m'assieds près du cadavre, laissant reposer l'arme à mes pieds. Le ciel est moins beau quand on observe son reflet dans le sang. Il en est même déprimant. Il fait si beau pourtant.
La police saura sûrement quoi faire de moi. J'ai tout de même tué deux personnes. Je ne me souviens même pas avoir jamais acheté d'arme à feu. Quel idée d'ailleurs d'en transporter une pour aller à la boulangerie...Mon cas est grave et je décide de m'en remettre à des instances compétentes. Assis sur le trottoir, les pieds trempant dans ma victime, j'attends les forces de l'ordre en fredonnant une chanson des Doors.

"People are strange when you're a stranger
Faces look ugly when you're alone
Women seem wicked when you're unwanted
Streets are uneven when you're down

When you're strange
Faces come out of the rain
When you're strange
No one remembers your name
When you're strange
When you're strange
When you're strange... "

samedi 26 juin 2010

Divagations...

Les choses sont tellement plus simples lorsque l'on est saoûl. Je ne parle pas de jolies paraboles ou d'ébriétés légères, je parle de cuites sales. Je parle vomissures qui tâchent à côté de la cuvette. Je parle des choses dont on est capable qu'avec un verre de trop dans le sang. Je parle de ces expériences que l'on renit en souriant au détour d'une conversation en disant: "Ah ce soir là, qu'est-ce que j'étais bourré." Tout ça n'est que prétexte. Et les choses que l'on a bien voulu faire sous influence, sont celles qu'ont aura toujours voulu faire sans se l'avouer.
Ainsi, toi, tu sera sorti avec cette fille un peu trop grasse mais qui t'excite d'une façon que tu es incapable d'expliquer. Et tu n'as pas besoin de t'expliquer ma foi. Ces choses là tiennent de l'alchimie, de la magie...une odeur, une impression, un mouvement qui font de ce repoussoir un ange lubrique qui hante tes rêves les plus délurés. Elle ne tient pas des plus fiables canons de beauté, mais pourtant la langue qu'elle fait virevolter dans ta bouche électrise ton corps, ses caresses sont autant de braises jetées sur un feu déjà sauvage. Elle est le X de "sexe", la personne qui représente le fantasme inavoué, l'insondable perversité de ton être. Vos corps nus en frictions, produisent une énergie sans fin. Le souffle qui caresse sa nuque est chaud et humide. Votre étreinte lors de l'utlime spasme semble durer jusqu'à l'éternité....Pourtant demain tu riras à gorge déployé avec tes amis, de tes ébats déplacés. "J'étais bourré!" Que c'est drôle ma foi...Pourtant, aucune parcelle de ton être ne regrette cette soirée passée en compagnie du boudin de la promo, de celle dont personne ne veut. Parce que cette soirée est une des plus belle de ta vie et que tu ne te l'avouera jamais, tu es un être humain comme les autres: tu n'as rien compris. Ce qui fais de toi un exemple, l'évolution d'un genre en extinction, tu le renies en riant. "J'étais bourré"... Agir selon ses instincts et en accord avec ses émotions. Voilà pour moi ce qui fait de l'homme un être supérieur à l'animal. Si seulement la morale et la religion ne s'en étaient jamais mêlées, nous serions le sommet de la chaîne alimentaire. Le prédateur absolu. Alerte. Conscient de son environnement, de ses émotions, à l'écoute de soi. Un être sans honte et sans hésitations. Alors le monde serai meilleur. Alors je serai le roi des primates. Alors seulement, je serai heureux. Dans un monde où les gens sont désespérément honnêtes, ivres de vie, lubriques, idiots, déments...Vrais...