jeudi 26 juillet 2012

Toutes les femmes sont belles

La beauté des femmes me suffoque. Comme un choc violent à la poitrine. Tout l'air de mes poumons s'enfuit, remplacé par un mélange de sentiments. Le désir, mais pas seulement. De la gratitude un peu aussi.

La beauté d'une femme pour moi, ce n'est pas un ensemble de critères esthétiques précis. C'est quelque chose de plus ténu, volatile. Une impression, une sensation. Rien de tangible, rien de durable. Une mèche de cheveux, la forme d'une bouche, la pâleur touchante d'une peau, le ton sensuel et ambré d'une autre, le pétillant d'un regard, la langueur d'une démarche, un bracelet qui tinte, des lunettes qui habillent, l'élégance d'un corps deviné au travers de vêtements légers, l'opulence de formes à peine cachées, une attitude, un parfum...Mon coeur bat fort alors. Envie de les enlacer par la taille, de caresser leur corps nu, de glisser ma main dans leurs cheveux, de déposer un baiser au creux de leur nuque. Le désir se fait tantôt violent et charnel, tantôt tendre et bienveillant.

J'aimerais leur dire que je les trouve belle, qu'elles comprennent que je le pense vraiment. Loin de la flatterie ou du compliment facile, j'aimerais leur faire comprendre que chaque jour, chacune d'elle m'apporte quelque chose. Qu'elles ressentent cette beauté que je leur ai trouvé, c'est le remerciement que j'aimerais leur donner. Parce qu'elles donnent du goût à mes journées, je me sens un peu plus vivant.
A présent je réserve ces déclarations à la personne qui compte le plus pour moi, mais sachez que je n'en pense pas moins pour autant. L'amour n'a rien à voir là dedans. Si un jour, dans le métro, vous surprenez un regard un peu traînant de ma part, voilà à peu près ce que j'aurai aimé vous dire:

"Excusez moi de vous prendre au dépourvu de la sorte, mais sachez que je vous trouve très belle. Passez une bonne journée. Au revoir."

lundi 16 juillet 2012

Amitié. Stalking. Même combat.

      Je vois leurs photos sur Facebook, sur Instagram. Leurs soirées ont l'air folles. Putain, pourquoi moi j'ai pas été invité. C'est pas comme si c'était la première fois que je les voyais. C'est pas comme si on avait pas fait des dizaines et des dizaines de soirées ensemble. Quand je regarde les statuts qui défilent dans ma fenêtre Chrome, les photos et autres events que je vais rater, j'en viens à me demander ce qui fait que je ne resterai jamais pour eux qu'une connaissance parmi tant d'autres.

     En amour, il y a la friendzone, mais en amitié qu'est-ce qu'il y a? La juste-une-connaissance-zone? La we-know-each-other-for-sometime-yet-we-are-not-that-intimate-zone ? C'est une sensation assez désagréable de savoir que c'est déjà la fin du chemin. Que ces personnes m'ont déjà donné tout ce qu'elles avaient à me donner,  qu'elles n'ont plus rien à m'offrir. Un sourire, une bonne blague, deux minutes sur un balcon pendant que je fume ma clope. Et voilà, c'est fini. En fait, je ne saurai jamais vraiment rien de leur vie. De leurs peines, de leurs joies, de leurs inquiétudes. Je leur souhaiterai un joyeux anniversaire via facebook parce que j'aurai peur de trop en faire en leur envoyant un texto. Ils me répondront "Cool! Merci!".

      Mais je ne leur en veux pas. Je suis un peu jaloux de leurs amis à eux. Nous avons chacun des cercles d'amis assez vastes, et à nos âges ce qu'on recherche avant tout, c'est resserrer les liens avec ses amis proches plutôt que de diluer son temps sur trop d'amitiés. C'est comme ça, qu'on perd des amis. C'est comme ça qu'on empêche de nouvelles amitiés de se créer. Mais c'est naturel. C'est inexorable. Je comprends, mais ça ne m'empêche pas d'être triste.

     Moi de mon côté, j'aurais aimé plus tout de même. J'ai toujours accroché, et j'accroche encore. A leur personnalité, leur humour, leur talent. Nous avons tellement en commun, mais par pudeur je ne m'imposerai jamais, parce que je n'aimerais pas qu'on me le fasse. Parce que moi aussi, bien entendu, j'ai mis, de façon plus ou moins consciente, pas mal de monde dans cette zone qui interdit les rapports sincères et profonds.

     Alors comme un amour secret, je cultive mon affection à sens unique en stalkant l'Internet multimédia 2.0. Facebook. Twitter. Instagram. Tout est bon pour en savoir plus. Me gaver de fausse intimité. De photos. De gossip qui ne me regardent pas. Bref, je suis creepy. Mais toi aussi.