jeudi 8 novembre 2012

Secrets

       Dans la vie de chaque être humain, il existe des zones d’ombre, des choses que l’on n’a pas envie de s'avouer. Des idées qui demeurent à l’état de fantasme. Des pulsions à l'encontre desquels on passe sa vie à lutter. Ces choses dont on aimerait parler, mais on ne sait pas vraiment à qui. Tout le monde ne saute pas le pas de l’analyse par un professionnel. C’est souvent coûteux, et les freins moraux et sociaux sont encore trop forts en France. Alors on vit chaque jour en transportant une bombe à retardement sur soi. On sait qu’elle est là, mais on essaye de l’oublier. Au risque de se perde de vue pour mieux se conformer à un idéal accepté. « Ça va passer si je pense à autre chose ».

Malheureusement je suis un type plutôt lucide et il m'est impossible d'éluder ces aspects de ma personnalité plus longtemps. Pour certains, des années de psychanalyse sont nécessaires ne serait-ce que pour approcher de loin le sujet. Plus que de la lucidité, c'est un état de communion parfaite avec moi-même. Une relation très simple que nous entretenons mon MOI, mon CA, et mon SURMOI. On discute. On se raconte tout. Nous n'avons aucun secret les un pour les autres. Si vous ne reteniez que ça de moi, vous pourriez penser que je suis l’homme le plus sain et équilibré du monde. Je me demande.

         Les gens mettent une vie entière à découvrir qui ils sont vraiment et c'est sûrement tant mieux pour eux. Moi je le sais. Je connais les moindres déviants secrets de mon esprit. Je vis tous les jours avec mes démons, mes peurs, mes perversions, mes secrets. Car si en effet, je n'ai aucun secret pour ma propre personne, les choses que je sais de moi se doivent de rester cachées aux yeux du monde. Et si un jour, je devais tout déballer, ce serai la grande explosion des liens sociaux que j'ai mis si longtemps à tisser. Si seulement ils savaient…S'ils savaient quel plaisir malsain j'éprouve à regarder ces petits chatons se noyer dans ma baignoire. Le frisson exquis d’un scalpel qui s’enfonce dans la chair d’un animal encore chaud. S’ils savaient, ils devineraient sans peine les pulsions bien plus morbides qui m'habitent et contre lesquels je dois chaque jour un peu plus lutter.
        Disséquer de petits être dénués du don de la parole n'a plus aucun intérêt à mes yeux. J'aimerais tellement savoir ce que ça fait de voir un homme ou une femme hurler à mort. Se débattre, la peur dans les yeux. Le corps agité de spasmes. Les organes internes qui palpitent, bien loin de la chaleur du corps auquel je les auraient extirpés. Mon sexe tendu qui s'enfoncerait dans leurs entrailles à vif. Leurs pupilles qui se révulseraient, le sang et la salive mêlées, mes doigts s’enfonçant lentement dans leur cerveau à nu. Ces désirs m’habitent et je ne peux les empêcher d’exister. Je suis ainsi fait. La seule chose qui est encore en mon pouvoir, c’est de les empêcher de devenir réalité. Et c’est en partie pour cette raison que je vous raconte tout ça, anonymement. Pour me délester de ce fardeau horrible, cette sensation qu'un jour je pourrais basculer dans la folie. Un jour  je le mettrai dans votre verre ce cachet de GHB que je garde précieusement dans ma poche de jean. Combien de temps vais-je encore pouvoir tenir mon déguisement d’être humain, moi qui suis loup. Un jour je finirai par passer à l'action. Je ne serai plus capable de lutter contre moi-même. Je céderai enfin à ces pulsions qui me hantent pour ne plus jamais être le même...


Poisson d'avril! Ah mince, on est pas en avril. Alors JOYEUX HALLOWEEN!!!
Ce petit texte sera ma contribution en retard à cette fête de la frousse. J’espère que vous vous sentez très mal à l’aise, et que vous avez eu momentanément très très TRES peur de me rencontrer en vrai. Auquel cas, je mériterais quelques bonbons tout de même ^___^. En vrai je suis un gentil pipou, mais Stephen King et Bret Easton Ellis ont une très mauvaise influence sur moi en ce moment.
Encore désolé de déserter le blog de la sorte, mais j’ai beaucoup de projets d’écriture qui me tiennent à cœur en ce moment et j’ai décidé de leur donner la priorité. Mais quand l’envie me prendra de venir écrire n’importe quoi pour me défouler, je serai content de vous retrouver.
Des bisous à tous et encore Joyeux Halloween en retard!