Tout le monde aspire au bonheur. D'une façon ou d'une autre, on a toujours besoin de plus que ce que l'on a, et on appelle ça le bonheur. C'est fabuleux parce qu'inaccessible. Chacun a sa propre vision de la chose. Moi le bonheur, ça serait gagner plein d'argent, en faisant ce que j'aime : écrire. C'est un joli rêve. On en a tous. On a tous ce petit rêve au fond de nous. On a tous un petit quelque chose en plus qu'on aimerait voir grandir. Une passion. Un espoir d'autre chose. Quelque chose qui nous fait frissonner. Ce moment où l'on arrive à jouer parfaitement cette chanson de Queens of the Stoneage à la batterie. On se dit que ça serait bien de pouvoir monter un groupe. Ce jour, au fond de l'amphi de droit commun, où l'on se rend compte que ce dessin gribouillé à la sauvette a vraiment de la gueule. On aimerait bien le montrer au plus de monde possible. Une recette préparée pendant trois heures passées à surveiller les feux et jongler avec les ingrédients. Apercevoir cette lueur dans les yeux de son invité lorsqu'il goûte la première bouchée. L'espace d'une seconde, on est un chef étoilé. Ces moments où tout semble parfaitement à sa place. Ces moments où ton coeur bat plus vite. Ces moments où tu sais qui tu es et pourquoi tu es là. Quand ton cerveau se vide et qu'un maelström d'émotions t'envahit. Le moment où tu n'es plus qu'une sensation. C'est à peu près ce que je ressens quand je suis devant mon PC et que mes doigts s'agitent sur le clavier. Une sensation de bien-être intense : c'est ça le bonheur ?
Alors pourquoi j'ai laissé tomber le bonheur pendant si longtemps, si c'est ce que me procure l'écriture ? C'est là que les choses deviennent bizarres à vrai dire. Et c'est un peu le but de cet article. Il semblerait que je n'arrive à écrire que quand je suis malheureux, incomplet. Et il en a toujours été ainsi. Quand ma vie sentimentale était un bordel sans nom, quand la solitude et l'ennui du chômage me tuaient à petit feu, et à présent, un travail qui me donne envie de hurler à pleins poumons sur le monde entier. C'est dans ces périodes que l'inspiration arrive. Torrents de mots, idées qui affluent par centaines, le crayon n'est pas assez rapide pour tout capter sur mon cahier. Ça paraît logique vu de loin comme ça. Il est pas heureux alors il cherche le bonheur et le bonheur c'est l'écriture. Oui, c'est sûrement ça. C'est même tout à fait ça en fait. Mais alors expliquez moi la suite.
Il y a deux ans, j'ai trouvé un travail qui me plaisait, et j'étais heureux d'y aller. Ma copine est venue emménager avec moi, et on a enfin pu commencer une vie à deux. Pendant deux ans j'ai eu beaucoup de temps libre, car des horaires beaucoup plus souples. Pendant ces deux années, j'ai été un homme épanoui. Un homme épanoui mais triste parce qu'incapable d'écrire la moindre ligne. Que des mots creux et des idées abandonnées dès la deuxième page. Ce n'est pas l'oisiveté qui ma empêché d'écrire. J'ai vraiment beaucoup essayé à cette époque. J'ai fourni beaucoup d'efforts sans abandonner. Ça n'en était que plus frustrant. Je me pose donc cette question. Pourquoi est-ce qu'il me serait interdit d'avoir le beurre et l'argent du beurre ? Etre épanoui à la fois humainement et artistiquement.
Tout ça est un peu décousu je le reconnais. Mais pour moi le titre de cet article, c'est une réelle question piège. Ma notion du bonheur est toute relative car j'ai l'impression que quoique je fasse, une partie de moi sera dans l'ombre. Que quoi que je fasse, une part de regret m'habitera toujours. Ma recherche du bonheur serait un chemin de croix sans fin ? Dans ce cas là, à quoi me servirait-il de le chercher ? Je n'ai qu'à rester un éternel frustré. Mais ça non plus ça ne me convient pas. Je ne suis pas un poète maudit, pas plus qu'un dépressif chronique. Les gens qui me connaissent le savent bien, je suis un optimiste convaincu. Je ne fais même pas exprès, mais je sais que demain sera meilleur. Je le sais c'est tout. Alors en attendant, je vais continuer de chercher des réponses à cette question. Quand j'aurais trouvé, je vous dirais. Peut-être demain ?Après demain ? Dans dix ans ? On verra bien.
Allez, des gros bisous.
4 commentaires:
Les gens heureux, c'est chiant.
Le bonheur, c'est se sentir complet, et écrire, c'est chercher à compléter quelque chose. Alors c'est dur d'avoir les 2.
C'est un peu le principe du yoyo. Je cherche le bonheur parce que je suis triste. Je trouve la bonheur et ça me rend triste, du coup je cherche a nouveau le bonheur. Et caetera et caetera et caetera.
Bouddha a raison de prôner l'extinction des désirs.
Si on était tout le temps heureux, on chercherais pas à évoluer et ne pas évoluer c'est comme être mort. C'est la raison d'être de notre existence, on existe pour changer, le changement s'arrête à notre mort.
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