samedi 4 avril 2009

Projet Purple Bob: Bob (1)

Donc c’est l’histoire d’un type violet qui traverse Paris sur un cheval violet. Et puis ensuite y a des explosions, quelques fusillades, des meufs à poil, une course poursuite, des viols collectifs, du pudding qui tombe du ciel et plein sortes d’autres choses. Mais commençons par le commencement voulez-vous ? Ceci est donc le premier (très court) chapitre de ma nouvelle nouvelle/roman (on verra ça plus tard). Bonne lecture et je compte sur vos commentaires!!


Il fait beau et tiède. Le soleil de ne devrait pas tarder à se coucher. Et il y a ce type violet sur son cheval violet qui se ballade. Clopin clopant. Au trot. En sifflotant un vieil air disco-funk de Earth Wind & Fire. Forcément, comme il est violet, les gens se retournent sur son chemin. Il faut dire qu’il est à poil aussi, ça ne doit pas forcément jouer en sa faveur. Mais ça ne le dérange pas plus que ça … A ses yeux, ce sont le reste des gens qui sont trop habillés. Ridicules petits bonshommes portant autre chose que leur peau. Trop honteux pour montrer qui ils sont vraiment. Fragiles et frileux…Lui au contraire, il à l’air de savourer son effet. Rien ne semble lui faire peur. Ses yeux défient le monde entier.

Il déteste les parisiens trop blasés, qui ne daignent pas lui jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil curieux. Il y a aussi ceux qui ne veulent pas d’ennuis. Ceux qui ont peur. Un homme assez fou pour se promener tout nu à cheval dans les rues de Paris ne peut être qu’un individu dangereux. Une peur d’animal battu, infondée et idiote. Dérouté par la nouveauté d’une telle situation, ils ont choisis de feindre l’ignorance en plaquant un regard faussement passionné sur les crottes qui parsèment le bitume. Il y a également les rigolos. Les « jeunes », qui se gaussent et le filment grâce à leur téléphone portable. Ils écriront sûrement un billet très inspiré qui viendra égayer la page fluorescente de leur Skyblog. Certaines personnes sont, néanmoins, plutôt enthousiastes à son passage. « Trop fort mec !! » ou encore « Putain c’est ouf !! » sont des exclamations récurrentes. On le prend en photo à la dérobée avant de s’enfuir.

D’autres vont même jusqu’à lui parler et lui poser des questions. La plupart du temps ce sont des femmes. Il faut avouer que Bob est bel homme. Son corps est admirablement bien dessiné. Dos large, fesses rebondies, jambes solides, pectoraux saillants et tablette de chocolat. Son visage ne ressemble à aucun autre, comme issu d’un métissage de toutes les races du monde. Son regard écarlate, à la fois doux et perçant, ses cheveux noirs ébouriffés, ajouté à la teinte violette de sa peau lui donnent un charme surnaturel. En l’apercevant de loin, on est tenté de penser à une mauvaise blague. Mais en le détaillant de plus près, on est saisi par la beauté étrange qui émane de son être entier. Bob ne réponds jamais. Il se contente de sourire gentiment en remerciant de la tête, puis il disperse les badauds d’un geste de la main. Il doit continuer sa route sous peine d’arriver en retard. Il aimerait pourtant prolonger sa petite promenade. Se faire admirer un peu, et continuer sa visite de Paris. C’est la première fois qu’il a l’occasion de visiter la plus belle ville du monde, mais le caractère professionnel de son séjour l’empêche de suivre ses envies à sa guise. Il poursuit donc sa route dans les rues du XVIe, klaxonné par les voitures et interpelé par les passants. Les immeubles sont jolis mais on finit vite par se lasser. Il n’y a pas grand-chose à voir ici alors il presse le pas.

Dix minutes plus tard, le voilà enfin arrivé sur la place du Trocadéro. Il n’a rencontré aucun problème majeur, et comme IL lui avait promis, la police n’est pas venue l’importuner pendant qu’il paradait. Le soleil touche l’horizon et il est temps pour Bob de rentrer en scène. Son expression change. Affichant une implacable résolution, Bob donne un coup de talon dans les flans de Numéro 1. Le cheval passe du 0 au 100 en à peine 5 secondes. Une sacrée bête pour sûr. D’un coup de sabot il envoie promener les voitures qui sont sur sa trajectoire, sous les yeux médusés des cigares, fourrures et lycéens friqués en terrasse. Bob et son cheval ne forment qu’un. Soudés l’un à l’autre ils foncent désormais à vive allure vers la rambarde de l’esplanade. Les touristes filment, les rollers s’écartent. Le cheval saute et tout le monde retient son souffle en écarquillant des yeux terrifiés. Il y en a même certain qui hurlent. Le temps est comme suspendu. Mais pourquoi ce type violet s'est-il jeté du haut de l'esplanade ? Mais il vole. Contre toute attente, le cheval prend de l’altitude et continue, en pédalant dans le vide, sa route en direction de la Tour Eiffel… Il y a donc un type violet tout nu, qui traverse le ciel de Paris en volant sur un cheval. C’est pas commun.

Un silence pesant règne sur l’esplanade du Trocadéro. Les gens n’ont pas vraiment envie de croire ce qu’ils viennent de voir. En contrebas, sur le Parvis des Libertés et des Droits de l’Homme, on entend des exclamations plus ou moins pertinentes comme : « C’est quoi ça ?! » ou encore « Oh Putain ! Y a un ch’val qui vole !! ». Et tandis qu’il arrive à hauteur de la Dame de Fer, une voiture quitte le pont d’Iéna en vrillant, avant d’atterrir dans la Seine, accompagné d’un tonnerre de coup de klaxons. Toute cette agitation à l’air d’amuser Bob, qui décide d’entamer un tour d’honneur autour de la Tour Eiffel avant de redescendre doucement. Il arrive en glissant entre les quatres pattes de métal. Les fers de Numéro 1 projettent quelques étincelles en crissant au contact de l’asphalte. Les touristes ne semblent pas comprendre, mais sont ravis. Les danseurs et les mendiants froncent les sourcils et n’osent pas s’approcher, ils n’ont jamais vu un truc aussi dingue de toute leur vie. Un cercle se forme à bonne distance de notre cavalier violet, mais personne ne bouge ni ne parle de peur de…Ils ne savent pas vraiment de quoi ils ont peur, mais ils ont peur.

Bob regarde autour de lui d’un air satisfait quand un clochard tout rouge s’agrippe à sa jambe en hurlant « C’est la fin du monde bordel !!!C’est ça ?!C’est la fin du monde !! ». Sans se départir de son calme, Bob écarte le SDF avec tendresse d’un geste de la main. Puis, se redressant un instant, il aperçoit un groupe d’individus qui tente de percer la foule. Ils ont une caméra et des micros. Voilà, ils sont enfin arrivés. Se retournant une dernière fois vers le clochard, il sourit. « Oui, c’est ça : c’est la fin du monde. Tu comprends vite toi ! Tu t’appelles Jean c’est ça ? ». Le clochard hoche de la tête comme un petit enfant qui se fait gronder. « Et bien Jean, rassures toi ! Toi, tu vivras. Alors maintenant casse toi…la télé arrive. ».

4 commentaires:

Cindy a dit…

c'est pas mal! j'ai bien aimé.
Y'a juste la partie où tu parles de skyblog qui m'a un peu dérangé à la première lecture,la façon dont tu as écris me semble un peu bizarre par rapport au reste... un peu trop parlée p-être.. mais je suis p-être la seule de cet avis... ^__^

en tout cas ce premier chapitre m'a donné envie de connaitre la suite!

Anonyme a dit…

tu as une vision très optimiste de la jeunesse parisienne dis-donc.... à coup de sida et de vodka redbull.. dis-donc les pauvres... lol

Ed a dit…

yo je commence à lire ton histoire de cheval violet. Et "as expected", c'est du délire pur lol !!!! Mais dis moi, tu as un style d'écriture assez "parlé"; c'est voulu ?

Bref, continue, ta survie en dépend !!!!!

Potemkin a dit…

Hum... J'aime beaucoup la chute du premier chapitre. Et j'aime bien le style, il me rappelle un peu Queneau, Les Fleurs Bleues, tout ça.
Peut-être le passage sur les Skyblogs auss, qui m'a un peu dérangé. Mais sinon, bien !

On veut la suite !