La beauté des femmes me suffoque. Comme un choc violent à la poitrine. Tout l'air de mes poumons s'enfuit, remplacé par un mélange de sentiments. Le désir, mais pas seulement. De la gratitude un peu aussi.
La beauté d'une femme pour moi, ce n'est pas un ensemble de critères esthétiques précis. C'est quelque chose de plus ténu, volatile. Une impression, une sensation. Rien de tangible, rien de durable. Une mèche de cheveux, la forme d'une bouche, la pâleur touchante d'une peau, le ton sensuel et ambré d'une autre, le pétillant d'un regard, la langueur d'une démarche, un bracelet qui tinte, des lunettes qui habillent, l'élégance d'un corps deviné au travers de vêtements légers, l'opulence de formes à peine cachées, une attitude, un parfum...Mon coeur bat fort alors. Envie de les enlacer par la taille, de caresser leur corps nu, de glisser ma main dans leurs cheveux, de déposer un baiser au creux de leur nuque. Le désir se fait tantôt violent et charnel, tantôt tendre et bienveillant.
J'aimerais leur dire que je les trouve belle, qu'elles comprennent que je le pense vraiment. Loin de la flatterie ou du compliment facile, j'aimerais leur faire comprendre que chaque jour, chacune d'elle m'apporte quelque chose. Qu'elles ressentent cette beauté que je leur ai trouvé, c'est le remerciement que j'aimerais leur donner. Parce qu'elles donnent du goût à mes journées, je me sens un peu plus vivant.
A présent je réserve ces déclarations à la personne qui compte le plus pour moi, mais sachez que je n'en pense pas moins pour autant. L'amour n'a rien à voir là dedans. Si un jour, dans le métro, vous surprenez un regard un peu traînant de ma part, voilà à peu près ce que j'aurai aimé vous dire:
"Excusez moi de vous prendre au dépourvu de la sorte, mais sachez que je vous trouve très belle. Passez une bonne journée. Au revoir."